23 février 2021 à 10:49
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Block and files se fait l'écho des propos de John Morris, directeur technique de Seagate, l'un des trois  grand fabricant de disques durs au monde, s'agissant de l'avenir des disques durs face aux SSD.

Il note qu'il y a actuellement une différence de 7 à 10 fois dans le coût brut par bit entre les SSD et les disques durs, attendu que le coût brut par bit est le "facteur dominant dans l'équation du coût total de possession d'un dispositif de stockage aujourd'hui".

Lors d'un entretien téléphonique, M. Morris s'est dit confiant que "l'économie [du flash par rapport au disque dur] va rester à peu près en équilibre, et les architectures que nous voyons aujourd'hui vont rester pérenne pour les cinq ou dix prochaines années".

Il pense que les partisans du "les SSD vont tuer les disques" ne prennent pas en compte le rôle central des datacenters dans leurs besoins croissant de capacité de stockage. "Il y a peut-être un ou deux ans, nous sommes arrivés à un point où environ 50 % des données se trouvent dans un grand centre de données et environ 50 % se trouvent partout ailleurs".

"Le taux de croissance en besoin de stockage des datacenters est de l'ordre de 30 % par an, alors que les autres cas d'utilisation [yc les particuliers] sont plutôt stables, et nous nous attendons à ce que, dans les cinq prochaines années, 90 % des données soient désormais stockées dans des datacenters. - Le fait qu'il soit public ou privé n'est pas pertinent".

Dans les grands centres de données (à l'échelle de l'Exaoctet en capacités de stockage), il y aura un "mélange assez stable de SSD et de disques - de l'ordre de 90 % sur disque et environ 10 % sur flash".

Ainsi, les deux supports de stockage vont continuer à coexister. "Le flash et le disque ont en fait une relation symbiotique", a-t-il déclaré. "Aujourd'hui, on ne peut pas faire évoluer un système de stockage sans les deux. Ils ont tous deux des domaines d'utilisation bien ciblé. Et c'est la combinaison de ces capacités qui permettent de créer l'offre de datacenter actuelle".

Comparaison des coûts de la capacité brute

Les industries du  SSD et du disque dur prévoient toutes deux une amélioration du coût par bit d'environ 20 % par an, selon M. Morris. Si ces prévisions se réalisent, "nous allons rester à peu près en équilibre en termes de coût approximatif par bit dans un avenir prévisible". Ce point de vue est partagé par les grands acteurs de l'informatique 


Des centres de données plus petits

Selon M. Morris, Flash ne prendra pas non plus le relais du disque dans les centres de données plus petits, à l'échelle du pétaoctet.

"Tout se résume à la question de savoir quel est le cas d'utilisation dominé par - une approche axée sur la performance ou une approche axée sur les coûts ? Je pense qu'il y a les deux. Dans les infrastructures qui sont extrêmement sensibles aux coûts, les gens vont exploiter les capacités des disques durs, alors que si vous êtes sensible aux performances ou à la puissance, je pense que vous allez voir une évolution vers une architecture SSD".

Volumes d'Entrées/Sorties (E/S)
John Morris souligne les volumes d'entrées/sorties des données dans les datacenter : "à un instant donné, les entrées-sorties  actives représente jusqu'à 10 % du stockage total alors que 80 à 90 % de ce volume de stockage n'est pas l'objet d'entrées-sorties actives, mais uniquement de "stockage pérenne".

De fait, "les entrées/sorties actives sont hiérarchisées ou mises en cache sur des SSD, ce qui permet d'offrir de très bonnes performances ... alors que le reste de l'infrastructure des datacenters se trouve sur des disques durs, moints couteux".

Les données stockées sur le disque ne sont pas inertes : "Il est également un peu erroné de penser qu'il n'y a pas d'E/S sur tout le reste, mais cela peut être fait de manière efficace au niveau de l'architecture des disques eux-mêmes, avec une répartition du stockage de l'information, de sorte que des blocs d'E/S relativement importants se produisent aussi sur les disques. Mais grace à des capacités de l'ordre de la dizaines de mégaoctets par seconde de bande passante sur chaque disque cette architecture de stockage reparti offre de très bonne capacité d'E/S".

Influence du flash QLC
L'arrivée du flash QLC (4bits/cellule) ne changera pas la dynamique du disque dur selon M. Morris. Il pense que les partisans  du remplacement des disques durs par des  SSD QLC fondent leur argumentation sur la réduction/compression des données : "Ils utiliseront la réduction du volume des données et feront une déclaration du genre : parce que les SSD ont une bande passante supérieure, vous pouvez offrir un doublement de la capacité, via une compression "à la volée" avec le QLC ; vous ne pouvez pas faire cela avec le disque dur. Par conséquent, je vais appliquer un multiplicateur de 4 x ou plus sur la capacité effective d'un SSD et je n'appliquerai pas cela au disque. Si je fais cela dans cinq ans, il y a une parité des coûts entre SSD et disques durs".

En d'autres termes, le coût brut par bit de disque est comparé au coût effectif par bit de flash, après réduction/compactage des données. Cependant, les comparaisons de coûts devraient être faites sur la base de la capacité brute pour les deux supports, affirme le directeur technique de Seagate.

"Il est vrai que le flash est capable de faire de la compression à la volée de manière très efficaces, mais  il n'est en fait pas vrai que vous ne pouvez pas le faire avec un disque dur. En fait, on le fait avec les architectures hyper scale d'aujourd'hui. Le doublement de la capacité des disques via la compression se font en amont du stockage sur le disque, et lorsque les données sont finalement écrites sur le support, elles ont déjà été compressées et, dans de nombreux cas, cryptées".

En conclusion, l'histoire dira qui a raison, cependant que la hausse permanente des besoins de capacités de stockage font que le besoin en disques durs de forte capacités est encore pérenne pour longtemps !

Sat DREAM

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